jeudi 8 décembre 2011

Los Gringos

Négatif, positif, pas facile à dire, les deux surement.

On ne s’y attend pas vraiment, a moins d’être prévenu, c’est pas soudain, plutôt une lente prise de conscience : Mais voila, on est différent physiquement. Et pas que.



Commençons par le commencement : Le péruvien est petit, cheveux noir, yeux marrons a noirs, carré, toujours un peu de bide (sauf certains surfeurs) et mate de peau. La péruvienne est encore plus petite, petit pot a tabac, droite comme un poteau qu’elle soit fine ou grosse. Y’a des exceptions, plus ou moins mate, plus ou moins grand mais sinon, les autres caractéristiques ne changent pas a moins d’un métissage. Ou d’une couleur de cheveux excentrique non naturelle.
Donc forcément, le gringo, grand blanc bec aux yeux et cheveux clairs n’a pas grand espoir de se fondre dans la masse, même en bronzant.

A Lima, on ne remarque rien, éclectisme de capitale oblige, tout semble on ne peut plus normal.
A Trujillo, on commence à détecter quelques choses, on se fait alpaguer par les agences de touristes, normal on a des bonnes têtes de touristes, mais aussi par des jeunes filles qui veulent une photo avec nous, et être nos amis sur facebook. Elles repartent en se marrant. Pourquoi pas…



Pendant les visites des sites archéologiques locaux, c’est immanquable, peu de touristes, des cars entiers de collégiens, on aura le droit de poser sur chaque site avec eux, voire sans eux, mitrailler par leurs appareils, ca glousse a tout va et Guillaume, il faut bien le dire, a un succès fou. « Que guapo, que lindo  »  Et vas-y qu’elles le prennent en photos.



A Huanchaco, dans l’hôtel, je me retrouve a parler avec un monsieur tout pale mais qui me dit être péruvien, plus étonné par le fait de croiser un local non membre du personnel dans l’hôtel qu’autre chose, je le regarde sans trop comprendre, ce a quoi il ajoute qu’il n’a jamais réussi a s’intégrer, et je crois comprendre désormais.

Apres ce passage à Trujillo, imaginez à Santiago, ville totalement pas touristiques ! A peine arrivée, une petite dame nous lance un « Bienvenue Gringo », très affectueux, comme la plupart du temps. Tout le monde nous regarde, nous dit bonjour, pas de désagréments.
Et puis dés le deuxième jour, des gamines nous demandent de devenir leur « padrinos » pour la fête de l’école, c’est avec plaisir qu’on aurait dit oui si ca n’incluait pas de débourser pas mal de sous. On nous redemandera pas de débourser des sous comme ca, par contre l’argent est un sujet de conversation courant, et on se rend vite compte qu’il vaut mieux cacher certaines choses, comme le prix du billet pour venir. On nous demande souvent le prix de toutes nos affaires, de leur donner ou de nous les acheter.
Le Gringo est riche, il faut le savoir.

Mais le Gringo travaille aussi gratis pour le Pérou, tout en déboursant pas mal pour la nourriture & Cie, et même plus que prévu, vu qu’on devait être nourrit au sein des parcs.

Une bande de fan

Peu à peu tout de même, certains comportements nous choquent, les gamins qui rigolent, ca, on pardonne, quand c’est les ados ou les adultes, on se sent tout de suite comme des singes dans un zoo. Pas rare sont ceux a qui ont fait peur et qui n’osent nous parler, même quand on leur pose des questions directement, du genre : « - ¿Hay pollo o chan-cho ?   - ya » (pratique)
Parfois, on nous regarde juste comme si on descendait tout droit d’une autre planète, une personne ca passe, la place entière, plus dure.
Souvent aussi, on nous dit bonjour, juste parce qu’on est la.

On remarque aussi rapidement une distance, soit a cause de l’argent qui se met entre nous parce que le péruvien ne pose des questions que sur ca, soit simplement parce qu’on nous considère comme supérieur. Et après 2 mois dans ce pays, on a fait ce triste constat : impossible de lier une vraie amitié avec un péruvien, même avec le personnel des parcs ou nous travaillons (voire raison 1 ou 2).
Bien sur on a quelques connaissances amicales, souvent bien plus âgés, d’autres personnes toujours ravis de nous voir passer dans leur commerce, mais ca en reste la. Et pour la majorité d’ailleurs, ce sont des femmes, et/ou des personnes éduquées. (Des professeurs, des étudiants, notre maitre de stage, etc.)

Troisième raison, et pas des moindres, le machisme ambiant. On se sent mal des fois, voire horrible quand on se rend compte de certaines de nos pensées, mais difficile de penser autrement : Avec Emma, on voulait se faire une vraie soirée a Huanchaco, enfin une petite fête, avec en tête l’idée de surtout trouver un bar ou une discothèque mixte péruviens – gringos, surtout pas que des péruviens on se dit sur le chemin, puis on se colle une baffe sur la joue, c’est moche de penser ca.
Mais les bougres nous donneront raisons… aussi, ils ne sont pas malins !
Le premier lieu fait penser a La Boum, ambiance collège, on n’entre même pas. Le deuxième, que des gringos qui se connaissent, on s’en va, le troisième, une discothèque, on se dit, aller, tentons ! On est resté 3 min top chrono. Une salle faussement grande grâce a ses miroirs, 7NS l’entrée et une bière pas bonne, et une cinquantaine de yeux rivés sur nous, de clin d’œil, de regards pervers, quasi personne danse,  90% de mecs de 16 a 60 ans, si on a le malheur d’en regarder un (difficile avec les miroirs partout), il se sent obligé de venir nous parler. Bref, on se casse, avec les bières.
Le videur nous poursuit pour récupérer les bouteilles, sinon c’est 2NS de plus, pas d’humeur, on lui rend les bières.
Quatrième et dernière tentative, un petit bar joliment décoré, mais apparemment peu fréquenté, avec deux barmans péruviens très sympas. Ouf. On n’y rencontre même des sud-africains géniaux avec qui on passe le reste de la nuit, ils sauvent notre soirée, et ca n’est pas peu dire.

Mais après ca, impossible d’ignorer le machisme lattant, pas aider par la réputation faussement acquise des Gringas. (Soit disant fille facile, volage, voire salope). Ca y va des regards en coin, des hola pervers, des « Mi amor, un besito », etc. Ca n’engage pas à la conversation et à l’amitié.

Mais bon, le plus dur dans tout ca, ca reste d’être un Gringo et de devoir s’y cantonner. Impossible de se faire passer pour un péruvien, on devient la cible facilement repérable des gens biens prêt a aider, des attrapes-touristes mais aussi des voleurs (on n’en a pas encore croisé) et autres gens malhonnête faisant monter leur prix parce que évidemment on ne connait pas la valeur des choses, même au milieu d’une foule vu qu’on dépasse… On restera toujours immanquablement un touriste, qu’on y soit depuis 20 ans ou 3 jours.
C'est pas grave pour nous, touristes de passage, c'est juste dommage.
Pour ceux qui souhaitent s'y établir, c'est plus dur, et notre impression se confirmera à chaque occasion de parler avec un gringo qui vit ici.

Ce constat est bien sûr fait sans avoir vu les lieux hautement touristiques, ou la population est probablement plus ouverte et habituée.

PS : j’écris toujours sur des pc locaux, pardonnez les a sans accent et autres.
Et merci a Emma pour les photos

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