vendredi 28 octobre 2011

Reserva Nacional de Calipuy

10-16 octobre


Arrivée à la réserve au coucher du soleil, pour une semaine de travail de terrain. Emma et moi travaillons sur le développement touristiques des deux parcs, comprenant la decouverte de chemins de randonnée attractifs. Nous passerons donc une semaine à la réserve puis une autre au sanctuaire. Le premier protège le guanaco, lama sauvage en voie d'extinction, et le deuxième, la puya raimondii, plus grande fleur du monde.

Sur place 3 guadaparques nous tiennent compagnie et nous accompagnent, une semaine sous le signe de la désorganisation, des blagues lourdes et des plats pas très goutus. C'est simple, le programme changera tout le temps sans qu'on puisse y faire quoi que ce soit, ou en être averti, sauf le planning des repas qui lui sera toujours le même : soupe de pates, patates et poulet le matin, riz, poulet et patates ou lentilles le midi et re-soupe le soir, ou équivalent d'un petit dej. Les guadaparques sont des êtres étranges, à l´humour gras intempestif, ne répondant jamais sérieusement, mais ma foi très gentils. Hermes et Emiliano qu'ils s'appellent (le 3eme n'aura rien dire à part "ya", point la peine d'en parler).
 
Pampa Guanacon

Une semaine curieuse donc, sans electricité, mais avec l'eau courante tout de même (mais pas potable, on boit du thé ici) durant laquelle nous effecturons une randonnée d'une petite journée et une autre de deux jours avec âne et mule (au lieu d'une grande de 3 jours initialement prévu), plein de belles choses à voir, et plein de surprises surtout, plus ou moins bonnes avec notamment :
Balades entre 3900 et 2800m d'altitudes.
Des cactus, des cactus, toujours des cactus, de plus en plus grand.
Des paysages magnifiques.
Admirer la couleur de la terre.
Le découpage du poulet.
Vivre avec la musique péruvienne de la sierra non-stop.
Campement et feu de bois, avec un invité surprise : un scorpion blanc qui finira grillé.
Une journée de 9h de marche, malade et avec un dénivelé de 700m et avec dans le ventre le seul repas décrit ci-dessous. (Parce qu'on n'avait pas assez d'eau pour passer une nuit de plus, et que les guadaparques avaient eu trop froid, on a donc fait en une journée une petite boucle de deux heures, plus tout ce qu'on avait descendu la veille, ah comme j'ai béni la mule !)
Un repas de midi fantastique a 10h30 du matin : durazno en boite, sorte d'hybride entre la pêche et l'abricot, délicieux et biscuits, suivis de thon en boite avec les quelques restes de brioche du petit déj. On s'en souviendra longtemps. Ah le monsieur de la montagne !
Admirer les premiers arbres vers 3000m d'altitude.
A dos de mule sur les caillasses et entre les cactus géants.
Cuisiner nous même, enfin !
Faire sa lessive dans la rivière et prendre sa douche avec un seau d'eau chaude à l'eucalyptus.
Escapade en moto jusqu'au village le plus proche pour faire des courses !
Soirée crêpes ratées et sans succès. (Bien bonnes tout de même !)


 Première randonnée :



Vue sur la Cordillère blanche

avec les Guadaparques !


cactus et guanacos

Cassoule(tte) et Roquette, plus tard renommé El Vador, l'âne.

Deuxième randonnée :
Vue sur les andes

Cactus géant et ciel


Tillandsia cyanea, parasite


Coucher de soleil sur le campament

Incroyable petit arbre en fleur


 Guanaco venu nous dire au revoir le dernier jour !

jeudi 27 octobre 2011

Santiago de Chuco


Petite ville des Andes, à 3000m d’altitude, entre ville, campagne et montagne et très peu touristique.

Probablement l’endroit où les habitants sont les plus charmants, de ce qu’on a vu jusqu’à maintenant. Ici presque tout le monde nous dit bonjour, parfois même on nous serre chaleureusement dans ses bras, la grande majorité des gens sont aimables, toujours prêt à discuter, à nous aider, à répondre à nos questions. Et les enfants, à rire en nous voyant. Parfois, c’est un peu trop, à la limite de la moquerie, surement le choc des cultures, je crois qu’il vaut mieux bien le prendre, on est les Gringos du coin, il faut s'y faire. (Je ferais un petit article sur la vie de gringo au pérou également, c’est très rigolo)



C’est aussi la première ville où la plupart des maisons semblent finies, avec un toit, et généralement faites en terre, ou de briques recouvertes de terre, le tout peint en général. Soit la première belle ville que nous rencontrons ! De temps une petite maison est particulièrement ornée, ou encore on peut trouver des peintures avec des poèmes de Cesar Vallejo né ici, ou la plus habituelle pub pour une élection et un candidat.
Comme toute ville, on trouve une place des armes au centre, avec la mairie et l’église, très animée, et pas mal de terrains de foot.

La ville est d’ailleurs très animée tout court, notre première impression nous a laissé croire à une contrée paisible, mais on a très vite regretté cette pensée. Ici ça n’arrête jamais, surtout la nuit. Sur la place des armes, des groupes entiers arrivent des villages alentours pour passer à la banque qui affiche toujours une queue monstre pendant que de petites vieilles vendent du pain toute la journée. Dans une rue parallèle, c’est le marché des fruits et légumes tous les jours. Un peu plus haut, un marché couvert pour tout ce qui est laine, ustensile, sombreros, chaussures, etc. Partout on trouve des vendeurs de glace, des vendeurs d’orange et d’avocat sur des brouettes, des vendeurs du turron locale et autres pâtisseries, ainsi que des vendeurs d’empenada et tamales le matin. Le soir, les vendeuses de truc frits divers et variés s’installent, d’autres vendent des boissons étranges, et tout le monde se retrouve ici. (Un article sur la nourriture à venir aussi, mais j’attends d’en savoir plus).

Et quand ce n’est pas les vendeurs, c’est les camions, les 4x4, les voitures, les moto-taxis  (qui mettent de la musique non-stop), et ça klaxonne, mais largement moins que dans les grosses villes tout de même.

A partir de 16h, jusqu’à 8h, le clocher de l’église retentit. Un espèce de bruit immonde, électronique et long, ça commence par quelques ding-dong façon sonnerie d’école, puis s’ensuivent les coups pour donner l’heure, mais qui sonne toujours deux coups de trop, allez savoir pourquoi. A 16h, il y a donc 6 coups, et à 23h, 1. Le ding-dong du début (plutôt ding dang dong dang … dong ding dang dong x2, un peu comme l’horloge de Cloyes en plus électronique) change aussi de notes parfois. Notre hôtel est sur la place des armes, tout près du clocher, la première nuit fut donc très difficile, les suivantes aussi, mais on s’habitue, on n’a pas le choix. De toute façon, même en pleine nuit, on a le droit à la musique de boîte des motos-taxis ou au klaxon.

Et quand ce n’est pas tout ça qui fait du bruit, il y a parfois des moments de silences, mais le plus souvent, c’est la fête sur la place, du genre à peu près tous les jours : Fanfare, gens déguisés, repas, danses, ça n’arrête pas, ce sont les écoles qui font leur fête les unes après les autres, chaque fête durant plus d’une journée.






Notre hôtel, un des plus hauts bâtiments de la ville, dont nous occupons les chambres du dernier étage, est plutôt bien agréable et aurait pu être carrément super, mais les conditions ne sont pas toujours réunies. Les fenêtres sont pétées et ferment mal, apportant donc froid et bruit et surtout une salle de bain incroyablement non fonctionnelle. Pour les petites anecdotes amusantes : y’a l’eau et l’électricité, et donc l’eau chaude, mais on n’a pas encore eu la chance d’avoir les deux en même temps, et encore moins l’eau. Même après intervention du plombier, et moultes dérangements (cassage de mur et inondation). Heureusement y’a des douches dans les couloirs, mais rarement propres. La douche en elle-même c’est un sacré truc, ça aurait plu à Cloclo : douche avec pommeau électrique pour avoir de l’eau chaude, il faut donc allumer l’eau, allumer le pommeau avec un disjoncteur et non l’inverse, sinon on se prend le jus, ne pas oublier de couper le courant avant l’eau également. Vers le pommeau de douche, y’a tout un tas de fils électriques pas rassurant, y’a pas souvent de rideau de douche, et parfois la lumière est même du côté douche, et non du côté toilette. Ca fait peur un peu, mais ça doit être bien installé, on est toujours en vie.
(Globalement on n'a pas tellement a se plaindre et on s'y plait plutôt bien dans cette chambre outre les surprises quotidiennes qui pimentent notre vie !)

Ce qui est le plus chouette dans cette ville, je trouve, hormis l'unité architecturale appréciable, c'est que c'est aussi la campagne : ânes, moutons, cochons, chiens, vaches, quelques chevaux et champs sont bien présents, plus en périphérie bien sûr, sauf les ânes qui transportent tout et rien, marchant libre devant leur maître et obéissant à tout un code d'ordres.
Et aussi que le climat est montagnard, mais chaud la journée (jusqu'à 25 degré), et la végétagion, bien connue des sudistes et des grecs : figuier de barbarie, agave et eucalyptus ! On ne sent vraiment pas à 3000m ici, sauf en cas d'effort physique.


Bref, une ville où il fait bon vivre, loin des lieux touristiques, avec une population bien aimable dans sa globalité. Charmante même.

PS : les photos sont arrivées !

dimanche 9 octobre 2011

Trujillo -> Santiago de Chuco

26 septembre

Cristian nous retrouve devant l’hôtel à 7h, étonnement, on grimpe dans le même taxi qui l’a amené, nouveau record battu, on rentre à 6, bien serrés. Pour rejoindre Santiago de Chuco, un car de la compagnie Royal Travel nous emmène en 5h de route, et on passe de l’altitude 0 à plus de 3000m. Un poil inquiétant. Les péruviens en profitent pour monter avec eux : riz, patates, fruits et légumes, volailles (vivantes). Sinon c’est un car, tout ce qu’il y a de plus commun.
 
Première partie du voyage : Toujours le même paysage sec, peu à peu les villes laissent place aux plantations de canne à sucre. Pendant ce temps, un monsieur prend la parole dans le car, juste devant nous, un vrai cours de rhétorique mais sa voix puissante nous donne un puissant mal de crâne. Il dit être du ministère de la santé et faire de la prévention. Il parle de nutrition, du cancer, nous colle sous le nez des photos dégueux de vers solitaires sortant d’un fessier, de toucher rectale, de maladie vaginale et autres trucs encore plus immondes… Il parle, il parle.
Soudainement il s’arrête, et retourne s’assoir, le bus s’arrête aussi. Il y a une sorte d’inspection puis on reste arrêté vingt bonnes minutes.
 
Deuxième partie : Peu à peu, les montagnes se dessinent, c’est plus humide, la végétation est plus tropicale et les cultures, notamment d’ananas, montrent leur nez.  Nous longeons de belles vallées maraichères. Les paysages sont de plus en plus beaux. La route devient caillouteuse, ça secoue. L’homme continue de parler, et de parler. Finalement, il se dévoile : vendeur de thé au ginseng et de crème à la menthe. Son discours continue, nos crânes souffrent. Enfin, il fait ses ventes, et curieusement, il trouve pas mal d’acheteurs. Longuement mais surement, il finit par se taire et retourne à sa place. Un peu n’importe quand des gens montent et parfois des vendeurs d’empanadas ou de tamales passe dans le bus pour le petit déj. Nous on évite, on ne sait pas encore ce qu’il nous arrivera à 3000m.
La suite se fait plus silencieuse, sauf pour la route, nous tentons de dormir un peu.
 
Troisième partie : La caillasse, c’est fini, youpi ! La route est maintenant en sable. On doit bien avoir dépassé les 2000m. Des gens montent toujours, ou descendent. Le paysage est plus aride, à part eucalyptus et pins, rien de très marquant, et à part quelques maisons, il n’y a plus que du bétail (ou rien). Le car s’arrête à nouveau, des travaux ont lieu sur la route, des machines déblayent le bas côté et les camions défilent, la circulation est alternée, on doit attendre. C’est l’occasion d’une pause pipi improvisée, les péruviens se ruent presque tous dehors.
 
Quatrième partie : Après être repartie, le chauffeur a une illumination, il nous colle un DVD musicale. La musique est affreuse, vraiment affreuse. Toutes les chansons se ressemblent. Les clips sont kitsch (en robe traditionnelle devant le Machu-Pichu et Cie). On monte toujours sur la route en sable, il y a de gros trous par moment, ça secoue et on souffre un peu. Tout du long on remarque qu’en fait la route est en travaux, il y a des ouvriers sur le bas-côté, des tracteurs et autres machines sont en actions. De temps à autre on s’arrête le temps que la route soit déblayée et praticable, c’est juste fou ! La route se construit devant nous.
La musique continue et je ne me sens pas très bien, je m’endors jusqu’à la fin du voyage. Arrivée à Santiago de Chuco, ça va mieux, 3000m, même pas mal !

Trujillo < - > Huanchaco

23 septembre

Nous arrivons à Trujillo vendredi, tôt dans la matinée. L’arrivée en bus est impressionnante, la banlieue précédant Trujillo fait penser à une ville fantôme digne d’un western, la région est de plus très sèche et très sableuse. Ces genres de bidonvilles évolués comme à Lima s’étendent à perte de vue, quasi vide à cette heure, ces villes semblent sans fin. De temps en temps, une forêt d’eucalyptus, ou une partie entièrement rasée dont il ne reste alors que les fondations et quelques personnes fouillant les décombres apportent un peu de discontinuité. Les chiens errants sont nombreux.  

Avant de visiter la ville nous décidons de nous installer à l’hôtel. Celui qui nous a été conseillé se trouve à Huanchaco, ville de surfeurs à quelques kilomètres de Trujillo. L’hôtel Naylhamp, qui est plus une auberge de jeunesse, se trouve en face de l’océan, presque les pieds dans l’eau. Malheureusement le pacifique dans ce coin là est particulièrement froid, mais grâce à ça, regorge de poissons (Courant de Humbolt). Pas de baignade au programme.
Nous nous y rendons une première fois en taxi, ce coup-ci c’est une bien vieille voiture bleue dans laquelle on doit à nouveau se serrer. Entre la vieille caisse et notre poids, on touche à chaque dos d’âne. Curieux voyage dans ce pays sec, à la végétation méditerranéenne où nous découvrons que quasiment chaque mur ou façade de maison est recouvert d’une pub, généralement pour les élections et où sur les bords de route on trouve de tout : chiens, ânes, moutons, chevaux… Curieux lieux de pâturage.  S’enchaînent maisons, élevages de volailles, un musée, un site archéologique, collèges privées, publiques, une école militaire et même un jardin à la française.
















Enfin Huanchaco, ville côtière à l’air plus frais, ville de pêcheurs aussi. Ici la pêche se fait sur des radeaux en roseaux, entre les surfeurs. Ville charmante (quand on commence à s’habituer à l’architecture locale) et un peu plus touristique. La ville est surplombée par l’une des plus vieilles églises du Pérou, elle-même recouvrant un vieux temple (huaca) Chimu (ou Moche ?). On apprend dans ce coin là pas mal de choses sur les anciennes civilisations et sur l’invasion espagnol.
 
 

C’est ici que nous ferons la découverte des micros et des vieux bus, un moyen de transport vraiment génial. Entre les petites musiques péruviennes, la décoration extérieur dans le style hawaïen, les motifs des sièges pour certains, la difficulté à faire passer nos genoux et le crieur, ça a vraiment un charme unique. Il faut juste prendre le bon, mais il y a toujours un péruvien prêt à nous informer. (Attention au vieux bus tout de même, pour ceux qui ont mal aux dos, sur les dos d’âne, on souffre). Les crieurs n’hésitent pas à remplir à fond leur micros, jusqu’à même avoir des passagers debout, aussi, comme il y a pas mal de concurrences, il n’est pas rare de voir les micros et les bus se doubler entre eux continuellement et faire la course !

dans le micro !
 
Le soleil enfin ! Dans les rues de Trujillo, il a daigné se montrer. On a pu remarquer un genre de cycle sur la côte : Il fait beau à partir de 13h, quand le crépuscule approche, le ciel se voile à nouveau, pas de coucher de soleil au programme non plus.

 Place des Armes

Trujillo est bien plus sympathique que Lima, la place des armes est assez similaire mais bien plus authentique et accompagnée d’une rue piétonne ornée de magnifiques et énormes arbres et quelques massifs plutôt kitsch. C’est la fête du printemps actuellement, mais nous n’avons pu voir qu’un petit concert le premier jour, et un défilé militaire et populaire le dimanche, très curieux : débutant par la montée de 3 drapeaux sur la fanfare militaire, suivit par le défilé des militaires et des vétérans, puis de Miss d’Amérique latine (officielles ? mouais) et d’autres miss qui étaient en fait des gymnastes occidentales, et enfin du défilé laborieux des écoles des plus petits aux universités, avec une très chouette et très grande fanfare universitaire. Le programme du week-end d’après était plus alléchant. Mais le premier jour, j’ai pu faire la rencontre de César, « el amor de me vida ». Ce surfeur péruvien venu nous parler sur la place des armes et qui vendaient des tours pour les sites archéologiques, nous a tapé la discut’ bien 3 fois, car on ne cessait de le recroiser en faisant le tour de la place, curieusement, et qui a décrété un peu par défaut (il voulait pas d’ennuis avec les petit-copains de Fanny et Emma) que j’étais l’amor de su vida, en bon baratineur, et que la pacha mama me protège, et que quelque soit le mois de l’année où nous sommes nées, c’est géniale, merveilleux et plein de bonheur et d’amour. Alalala ! Mais bon, ce fut une rencontre brève, malgré les quelques sorties et bars qu’il a pu nous conseiller, nous ne le reverrons pas. (Et c’est pas plus mal, il était gentil mais un peu lourd quand même)
A Trujillo et Huanchaco, nous avons continué notre découverte de la cuisine péruvienne et locale (dont je vous parlerais plus tard), visité quelques sites anciens, pris des coups de soleil et découvert notre statut de stars avant de retrouver Cristian pour nous rendre à Santiago de Chuco le lundi.

Dans les rues de Trujillo :


















Bientôt, des photos de l'océan...

Lima -> Trujillo

22 septembre

C’est une ville étonnante, quasi constamment recouverte d’un nuage gris.


Le premier aperçu est assez choquant, la ville semble être un immense bidonville mais évolué (y’a l’électricité et l’eau). Les maisons se construisent de façon anarchiques, collées les unes aux autres et sont en perpétuel construction : les étages s’ajoutent au fur et à mesure des moyens de ceux qui les possèdent. Seules les façades côté rue sont peintes, et encore pas toujours. Les rues sont très larges, ça conduit comme des fous et ça klaxon à tout va. On découvrira le sens du klaxon peu à peu : « attention, je passe » (de droit ou non). Nous commençons par réserver notre bus pour Trujillo, il n’y a pas de train au Pérou, ou presque, le rare train existant étant particulièrement lent. Nous décidons de nous rendre au centre-ville à pied. Rapidement les péruviens nous disent de prendre le micro ou le taxi. Micro ou métro on n’est pas très sûr d’avoir bien compris. On fini par opter pour le taxi, le prix est toujours à la course, il n’y a pas de compteurs. Bien sûr il y a peu de taxi pour 5 passagers, mais c’est pas grave, on rentre dedans quand même et ça n’inquiète personne.

Dans chaque ville péruvienne, le centre-ville est caractérisé par la place des armes, un bon point de repaire. Celui de Lima est une grande place, des palmiers, des bâtiments typés coloniaux jaune récents, le palais du président, une vieille église. On fait un petit tour, on passe par un petit parc, puis on va manger dans un restau conseillé par le guide du routard. La végétation est formidable, mais ça ne vaut pas plus le détour que ça. C’est une ville froide, bruyante et polluée.

Les moyens de transports péruviens sont ceci dit assez amusant, outre la voiture personnelle, des tonnes de taxi circulent (7 voitures sur 10), blanc ou jaune pour la majorité, mais il n’y a pas de règles semble-t-il. La plupart de ces taxis sont des minis voiturettes jaunes transportant une ou deux personnes. Les courses sont rarement chers tant qu’on ne quitte pas la ville. Les taxis transportent aussi biens les locaux que les touristes.


Outre le taxi, on peut aussi prendre le micro, ou microbus. Ce sont soit des camionnettes avec une dizaine de places, soit des petits bus vieillots dans le style de ceux de Varsovie, toujours décorés. Des crieurs donnent la destination, et s’occupe de la fermeture et de l’ouverture de la porte, toujours en route. Mais il faut déjà s’y connaitre un peu plus : On peut monter à n’importe quel moment du trajet, et de même pour la descente. Reste à savoir où il passe…
A Lima il y a aussi un métro, qui est en fait un bus sur site propre, et qui va très très vite. Sinon tout est comme une petite rame de métro, c’est très neuf. Mais il faut une carte pour y rentrer et donc un ami péruvien qui nous ouvre le passage contre le prix du billet.
 
Pour voyager de ville à ville, rien n’est mieux que le car. Il y a plein de compagnies plus ou moins bien. C’est un peu comme l’avion avec plateau repas, couverture, coussin, siège super inclinable (160°) et film (Chihuahua 2 on a eu, un chef d’œuvre probablement, on a préféré dormir) pour une somme plus que convenable. (20€) Bien sûr le confort et le prix varie selon les compagnies et le trajet. Mais rien ne valait une bonne nuit de sommeil pour arriver sereinement à Trujillo !

Paris -> Lima

21-22 septembre. Mes aventures d’aéroport.
 
Départ d’Orly dans la matinée, escales à Madrid et Bogota avant d’arriver à Lima. 20h de voyage c’est long et peu palpitant. Heureusement on a le droit à plateaux repas, coussin, couverture et télé perso (Et d’ailleurs, si vous aussi n’avez jamais effectué de long courrier, sachez que les écouteurs sont fournis et qu’il y a une prise dans l’accoudoir, ça vous évitera de chercher pendant une bonne demi-heure comment qu’on peut avoir le son), mais malgré tout cela le voyage au dessus de l’Atlantique parait interminable...
 
A Bogota, l’accueil est charmant, police en tenue kaki (ou armée ?) dés la sortie de l’avion, on est direct aiguillé vers le prochain avion, mais on n’est pas enlevé par les Farcs au moins. L’aéroport est tout petit, stylé années 70, c’est donc non sans grand mal (après l’épreuve des toilettes et après avoir récupéré mon téléphone que j’avais oublié dans le précédent vol) que je retrouve Fanny et Ronan, de l’ENSAT. Notre dernier avion est commun.
 
 
Départ pour Lima, à nouveau avec Avianca, compagnie colombienne, et qui semble s’être donnée pour mission de 
faire oublier les Farcs aux touristes : Une série de pub sur des musiques sympathiques nous accueille dans chaque avion, les beautés de la Colombie y sont exhibées accompagnées de slogans pas très compréhensibles dont celui far : « Le seul risque c’est de ne plus vouloir en partir ». Le must reste la blonde très typée colombienne qui se balade sur une grande place, fait du shopping, etc. Lima, enfin, autre ambiance. C’est neuf, ça brille, en tant que français on ne se fait même pas fouiller, mais surtout on me carotte mon visa, je n’ai eu le droit qu’à 90 jours. Il va donc falloir que je le fasse étendre ou que je quitte le pays et que je revienne, ou faire croire que je l’ai fait. Super.
Nous devons attendre Emma et Guillaume qui arrivent à 11h40, il est 2h, 9h en France, nous voilà prêt pour un gros dodo dans l’aéroport. On trouve assez rapidement un petit coin sympathique avec une grande baie vitrée, de nombreuses personnes ayant déjà choisi de s’y établir pour dormir. L’aéroport ne manque pas d’activité : Des femmes de ménage s’activent tout en papotant sur une petite parcelle d’une vingtaine de m², les hommes de la sécurité passent de temps à autre papoter avec elle, une femme de la sécurité passe les prendre en photos. Quelques personnes viennent regarder les avions par la fenêtre ou nous rejoindre au banc des dormeurs. Tous les magasins sont ouverts et divers : café, spa, massage, librairie… Il fait nuit noire.
 
5h. Il fait toujours désespérément nuit noire, ses 3h ont été interminables. Les femmes de ménages viennent juste de changer de parcelle, autant dire que ça n’avance pas vite. La femme de la sécu revient prendre une photo d’elles. Tous les autres dormeurs ont pris leurs avions ou presque. Quelques personnes viennent toujours regarder les avions, bien qu’il fasse toujours nuit, que la vue soit médiocre et l’extérieur peu éclairé. De temps en temps un homme de la sécu amène un groupe pour leur montrer le joli Boeing qui trainaille pas trop loin.
 
7h. Il fait jour et gris. Les femmes de ménage n’ont pas bougé, de plus en plus de monde se colle aux fenêtres, on est en plein milieu. On se bouge sur la parcelle propre.
 
8h30. Je calcule mal le décalage horaire, je suis persuadée qu’il est 9h30. Les femmes de ménages sont parties, sans même finir la pièce, mais rapidement une autre débarque et repasse là où elles sont déjà passées. Les fenêtres ne désemplissent pas, je vais donc y jeter un œil, non vraiment la vue est mauvaise, à moitié coupée par un autre bâtiment. Ca va faire bien 3h qu’on nous regarde bizarrement, nous rempilons donc nos affaires et direction le café pour le petit déj. Il n’est que 8h30, grosse déception.
 
12h. Retrouvailles avec Emma et Guillaume, dit Guijol, on n’y croyait presque plus et direction Lima pour notre première journée au Pérou !