samedi 31 décembre 2011

Chachapoyas -> Cajamarca

Une journée entière de route avec de beaux paysages de montagne, plus ou moins sec, de la forêt aux cactus. Le passage du fleuve Marañon qui apporte châleur et beau temps, trop de châleur même et de jolis fleurs en chemins (une relique des photos perdues).

Dure journée en fait, puisque je commence à me sentir vraiment pas bien, mais Cajamarca est là, trop grande à mon goût mais possédant des eaux thermales dans lesquelles Atahualpa a posé son divin fessier inca. Alors rien de mieux qu'un bon bain chaud pour commencer la journée du lendemain, puis d'admirer les ruines des bains incas et l'eau sulfureuse des bassins actuels.
L'après-midi, j'avais pour projet de visiter la ville et un joli musée d'archéologie, mais il est fermé le dimanche, et on est dimanche, du coup je me contente de la ville. Le centre est plutôt jolie, deux vieilles églises en pierres finement taillées, stykle baroque ornent la place des armes, une colline avec une mignonne petite église dominant la ville me rappelle le sacré coeur et surtout j'ai la chance de découvrir la place des armes au moment où la circulation est fermée, dans un silence incroyable pour le Pérou, mémorable et appréciable ! Je me trompes aussi plusieurs fois de chemin avant de me rendre compte que mon plan n'est pas très juste, amusant.
Je passe le temps, pressée de rentrer à Santiago de Chuco me reposer. 

Ce voyage dans le nord fut vraiment très beau, j'en garde plein de belles images, particulièrement de Zorritos et Chachapoyas, et si vous deviez aller au Pérou un jour, ne zappez pas Chachapoyas et l'Amazonas, c'est vraiment un très bel endroit, notamment pour les amateurs d'orchidées et d'oiseaux.

vendredi 30 décembre 2011

Chiclayo - > Chachapoyas

Voilà, aujourd'hui m'a clé est morte, mes photos avec surement. Il n'y en aura donc plus pour cette fin de voyage dans le nord, pas avant mon retour en France c'est sûr, j'irais quand même piller un peu chez google. C'est bien dommage, j'en arrivais au meilleur et aux plus belles photos...

Donc Chachapoyas, un vrai coup de coeur !
J'arrive de bon matin, sous la pluie, trop tôt et je rencontre une francaise d'une agence de voyage qui m'indique un hôtel et me propose des sorties, du coup je ne vais pas à Tingo et je pars direct voir Kuélap aujourd'hui !
Chachapoyas est une ville de montagne comme Santiago, en plus grand. C'est une région magnifique entre la selva haute et la sierra, et pour cause elle s'appelle : Amazonas.

Sur la route de Kuélap les paysages sont à la hauteur, de grandes montagnes rondes et douces, bien vertes, parfois striées de roches ou érodées, les sommets sont brumeux mais il ne pleut plus.

En haut de l'une d'elle, Kuélap, une impressionante ville de la civilisation Chachapoyas "Le peuple des nuages", pré-inca.

La ville est montée comme sur des remparts, mais c'est seulement pour égaliser le niveau du sol, plutôt imposant ! Deux entrées étroites donnent accès à l'intérieur qui était d'un tas de petit maison ronde entre 4 et 8m de diamètre. De rares bâtiments carrés perturbent le tout, soient ils sont incas, soient ils sont religieux. Les tombes sont des trous sous les maisons, ou carrément à l'intérieur des murs épais. Enfin le temple est un incroyable bâtiment rond qui défie la gravité, puisqu'il est plus fin à la base, qu'en haut et creux de l'intérieur.
La ville est une merveille, et devait être vraiment très belle à son époque, c'est un des édifices les plus grandioses du Pérou avec le Machu Picchu !
Maison reconstituée au milieu de Kuélap, bosquet sec au fond.

La végétation est aussi incroyable, à plus de 3000m il s'agit de bosquet sec, soit de grands arbres recouverts de tillandsia et d'orchidées (malheureusement pas en fleurs).
Bref, charmant !

Le lendemain, je décide d'aller à Gocta, ayant toujours rêver de voir une chute d'eau, et je n'ai pas été décu.
A presque 2h de route, on arrive au village de départ, ambiance moite sous la pluie et la brume, le temps ne promet pas. On part dans la boue pour 2h et demi de marche, et ca glisse, mais c'est juste peu à peu de plus en plus l'émerveillement ! En chemin, je discute avec une francaise et un suisse, ou hongrois, qui parle francais, et qui s'y connait bien en oiseaux et en plantes, c'est chouette.

L'immense cascade de 771m, 3ème plus haute au monde se dévoile peu à peu, la pluie s'arrête, les nuages montent et s'en vont juste le temps d'arriver à la cascade. Sur le chemin on traverse différents écosystèmes plus ou moins humides, globalement cela ressemble à l'amazonie, très dense, des fougères en veux-tu en voila, même des arborescentes ! Les orchidées aussi sont là, et plus ca va, plus j'en trouve en fleurs, avec des parfums de vanille ou de citron ! Bref, j'adore !
Sur la fin du chemin, avant d'arriver au pied de la cascade je fais la connaissance de Michel, Québécois, très rigolo.

Plus on avance donc, et plus on apercoit la chute dans sa totalité, c'est magnifique, sans cette brume matinale, ca n'aurait pas été pareil. Et quand on arrive enfin, c'est grandiose ! La chute se trouve dans un cirque rocheux en partie végétalisé et complètement abrupte. La cascade est immense, mais assez fine et la force qu'elle dégage est incroyable, ce bruit, ce vent, cette pluie qui va avec ! Je me demande comment les roches qui sont à sa base tiennent encore !
Je suis juste émue.

Le retour est plus dur, ca monte plus, mais aussi très sympathique, une accompagnatrice nous parle des plantes médicinales, et c'est sur le retour qu'on observera et sentira la grande majorité des orchidées.
C'est aussi sur le retour que, dans un moment de solitude, j'entends dans le silence un drôle de cri... Oiseau ou singe ? Après plusieurs longues minutes d'écoute, en avancement silencieusement, il fini par apparaitre : un magnifique oiseau orange et noir, Gallito de las Roscas, oiseau national du Pérou (parce que le Chili a piqué le condor) et pas facile à croiser, c'est magique !

Celle là est de moi !

 Ils sont deux, et jouent avec le gros oeil noir de nos appareils, dés qu'on les vise ils se déplacent, sans partir, ainsi pendant quelques minutes. Au final je suis ravie, j'ai une magnifique photo, et l'image de leur vol dans la tête. La journée se poursuit ainsi, à écouter et chercher les oiseaux et autres, à tenter de repérer des orchidées à l'odeur soudainement vanillé de l'air, etc. Le soir je mange avec quelques personnes rencontrées pendant cette visite, Chifa, c'est très chouette.

Le lendemain, départ tôt pour Cajamarca, une journée entière de voyage m'attend.

(quitte à prendre des photos, autant prendre des points de vue que je n'ai pas eu ! valable juste pour celle là)

jeudi 29 décembre 2011

Tumbes -> Chiclayo


Chiclayo est une grande ville, toujours dans le même style péruvien mais d’une ambiance totalement différente. Cette ville est juste incroyablement vivante, du monde partout, tout le temps, ca grouille comme qui dirait. Elle parait aussi plus riche, une idée que je me fais de part la présence de casino tous les 10m en centre-ville. Mais aussi plus pauvre, car pour la deuxième fois (après Tumbes), il y a des mendiants et des sans-abri, ce que je n’avais pas vu au Pérou jusqu'à maintenant. (Et qui m’avait étonné, la population n’étant pas riche, mais en contre partie, il semble encore assez facile de devenir propriétaire terrien dans ce pays sans posséder grand-chose pour autant).

Mais cette ville est assez étouffante, petites rues, bâtiments un peu plus haut et je ne peux pas faire 3m sans qu’on m’adresse la parole (je dessers la palme à ceux qui me lancent des « hello » alors qu’ils sont déjà 1m derrière moi). Et aussi sans grand charme. Ajouté à ca que je suis fatiguée du voyage (arrivée à 5h) et que je ne peux rester dans l’hôtel pour la matinée, c’est jour d’inspection. (La petite dame a déjà eu l’amabilité de m’accueillir alors que je l’ai probablement sortie du lit et que l’hôtel était normalement fermé)
La place des armes fait concurrence aux jardins de Noel à l’américaine, chaque arbre a été enrobé dans du faux sapin, parfois enneigé, de cadeaux, guirlandes et lumières. Chaque partie est sponsorisé par une entreprise, coca-cola ne manque pas a l’appel avec son chalet rouge, sa bouteille géante et son ours blanc. Et heu, ben c’est moche et surchargé.

Après avoir fait le tour du centre-ville, je continue ma visite au marché modelo, très réputé et pour cause. On y trouve vraiment de tout, et notamment d’incroyables poissons, bizarres ou énormes et c’est aussi un très bon endroit pour prendre son p’tit dej. Il y a également, comme au marché de Bélen d’Iquitos, un coin consacré aux brujos (sorciers, chamans) ou se vend tout un tas de choses incroyables, encore plus riche que le marché de Bélen d’ailleurs : plantes, ustensiles de cérémonie, amulettes, morceaux d’animaux (pieds de biches, peau de putois, tête de condor…) mais aussi des tas de truc chinois et de l’encens. Et bien sur des bijoux de l’Amazonie.

Après ca, je continue mon tour en ville et cherche une chifa pour le midi, l’occasion de découvrir qu’il y a bien plus de plats que je le pensais dans la chifa, les menus sont énormes, chaque plat existant avec arroz chaufa ou talarin, et choix de viandes : poulet, cochon, crevettes ou autres, voire les trois ensembles, ainsi que choix du morceau parfois. Et entre les noms en espagnol et les noms en chinois, je suis loin d’avoir découvert toutes les subtilités de la chifa. D’ailleurs, un peu perdue dans le menu, je me contente de tenter la version cochon(ne) du poulet à l’ananas. Pas aussi bon.



L’après-midi, j’étais décidée à visiter les plages et ports alentours et à me baigner, mais je m’endors et ne me réveille pas à temps, passons.


Le lendemain, dernier jour sur place, je me rends à Lambayeque, ville voisine, persuadée de tomber sur une ville charmante, vieillotte avec une jolie place des armes et le balcon le plus long du Pérou. Que nenni. Mais le musée des tombes des seigneurs de Sipán est excellent. Ce bâtiment en forme de pyramide Moche n’est d’abord pas si moche comme le dit le routard, et le contenu est très intéressant et beau, quoique assez répétitif sur la fin.
Ce musée présente donc les trouvailles du site de Sipán,  de la civilisation Moche, pré-inca (ca se dit Motché), le plus gros palais de la civilisation qui comportait trois pyramides tronqués, dont une pour les tombes. Et donc, le musée montre les fouilles archéologiques et la découverte de trois tombes d’hommes sans aucun doute puissants et riches.
La première, celle du seigneur de Sipán comptait 8 personnes et pour lui seul : une incroyable épaisseur d’ornements en or ou fer pour la plupart, soit dit en passant sublimes, dont 11 plastrons de perles (!), tellement que le squelette de l’homme a été réduit en miettes sous le poids. (Aussi sous le poids de la tombe, certes). Il y a la même en moindre pour son chef cérémoniel, le sépultruc, et une troisième pour un autre vieux seigneur, bien riche aussi.
Boucle d'oreille

Beau musée donc, bien protégé aussi vu la richesse des objets qui s’y trouvent, mais ca vaudrait le coup de prendre un guide pour éviter de tout lire en espagnol, parce qu’après les trois tombes et tous leur contenus (c’est juste fou), on fatigue et les commentaires du genre « Voici une représentation en or d’un guerrier avec une lance », on n’arrive plus à ne pas les lire, et pourtant y’a pas besoin. J’avais donc le cerveau bien embrumé à la fin.
Aussi un peu déçu de ne pas en avoir appris plus sur les Moches, notamment sur leur religion, leurs dieux étant vraiment chouettes (dieu homme-singe, dieu homme-cerf, dieu de la mer homme-crabe, la voute céleste est un serpent…) et leur représentation artistique des choses est juste incroyable, ils avaient une manière de dessiner qui parait franchement moderne et enfantine à la fois !





Merci google !




















Après ca, je n’ai pas trouvé la place des armes ni le fameux balcon, alors tant pis, retour à Chiclayo.


Après-midi à passer le temps, je discute avec ma logeuse qui se trouve être une grande admiratrice de César Vallejo, grand poète péruvien qui est né à Santiago de Chuco, ca tombe bien, je lui parle donc de la ville en attendant l’heure de mon bus pour Chachapoyas, c’est chouette de pouvoir partager sur le Pérou avec une péruvienne, pour une fois c’est moi qui donne les infos. Je me souviendrais longtemps de cette adorable petite dame.


mercredi 28 décembre 2011

El paso peruano

Petites pauses dans le voyage : Parlons chwal, juste un peu.


Le Pérou possède en effet sa propre race « Meilleure race de selle du monde » « Race la plus réputée du monde » « Race la plus pure génétiquement après 400 ans d’isolation et de travail des éleveurs péruviens »,  le Paso péruvien de son petit nom, mais ils en font peut-être un peu trop non ?
Parce qu’honnêtement qui a déjà entendu parler du cheval Paso ? Ceux qui pratiquent l’équitation certes. Et sur ceux-là qui a entendu parler de leur caractère exceptionnel ? Pas grand monde je dois dire, pas moi en tout cas.
 Un entier très nerveux

Ils le décrivent comme un cheval particulier conçu pour la discipline du Paso dont je ne pourrais vous parler, parce que je ne connais pas. Issu des chevaux andins rustiques et des chevaux apportés par les espagnols : ambleurs, trotteurs et espagnols. (L’amble est un trot que certaines races possèdent ou le cheval avance en latéral gauche-droite plutôt qu’en diagonale).

Le mélange de tout ca, ca donne (selon ce qu’ils disent) le physique et le mental du cheval espagnol : costaud, brillant, fougueux, avec le calme, la patience et le sang-froid du cheval rustique, plus sa rusticité bien sûr et les allures des deux autres, sa réputation principale.
En effet sa particularité c’est son confort incroyable : mouvement uniquement horizontale et pas verticale, pas de rebond donc, notamment grâce à l’amble.
Egalement, ils doivent avoir du « Brio ». (Le mélange de fougue et de sang-froid qui doit se voir même quand l’animal est au repos)

Alors piqué par la curiosité, je vais jeter un œil à Trujillo ou il y une association de Paso, et en effet, la description me semble plutôt correcte :
D’abord les allures sont très relevées, belles mais le cavalier est parfaitement immobile. (Reste plus qu’à tester un jour pour voir s’ils sont effectivement confortables)

Ensuite, ce sont biens des chevaux musculeux, biens ronds, avec de belles crinières, très proches de l’espagnols, d’apparences fougueux mais plutôt froids à part certains jeunes entiers, des forces tranquilles. (Ce n’est pas quelque chose qui se voit, mais simplement qui se ressent quand on connait bien l’animal). On a même la chance de pouvoir faire un tour dans la partie réservé aux chevaux des toreros :


Pour ma part, j’apprécie la diversité de leurs couleurs. (Robes comme on dit)


Et aussi leur harnachement vraiment particulier, ici et nul part ailleurs.


Et certains de ces chevaux sont, je dois bien le dire, des gravures vivantes. Avec le poil brillant en plus (et l’œil soyeux...).



Quand on a vu celui-là, cet étalon, dormant au soleil, on ne peut pas nier le brio, je ne sais pas si ca se voit sur la photo, mais il en impose vraiment, son charisme est juste évident en vrai. Surement parce que ce genre de cheval, on n’ose à peine s’en approcher en temps normal, c’est le genre qui semble pouvoir exploser à tout moment pour un oui, ou pour un non, mais lui justement il est d’un calme incroyable, tellement qu’on se sent serein a coté de lui, et qu’on n’a pas peur de l’approcher. Honnêtement, je ne crois pas avoir vu un cheval aussi beau de toute ma vie, donc, voila, appréciez.


Je finirais juste par parler des chevaux et mules de la sierra : Petits, fins et secs, ils sont étonnants de force et d’agilité, même en terrains escarpés. Et j’admire leurs propriétaires pour l’état toujours nickel de leurs sabots, ânes compris, bien plus qu’en France, pour deux raisons sans doute : animaux de travail, donc bien entretenus d’une part, très rustiques d’autre part, donc bons pieds naturellement, pas comme nos chevaux en général.

Tumbes, photos en vrac



























un lion de mer échoué

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